La bibliothérapie, pratiquée dans le monde entier par des thérapeutes de tous horizons, semble être devenue à la mode au cours de ces dernières années. Elle aurait la capacité de remédier efficacement à certains troubles émotionnels.
La littérature nous transforme
Il a été prouvé que la lecture aiguise notre pensée analytique, laquelle nous permet de mieux discerner nos propres comportements, parfois déroutants, et ceux des autres. La fiction, en particulier, a le pouvoir de nous rendre plus empathique. Pour preuve, une étude publiée dans The Journal of Applied Social Psychology en février 2015, montre comment Harry Potter a rendu les jeunes britanniques et italiens plus disposés envers les minorités stigmatisées comme les réfugiés et les homosexuels. En 2013, des psychologues de la New School for Social Research ont constaté que la fiction littéraire améliorait la capacité des gens à lire et enregistrer les émotions des autres.
Nous imaginons les romans comme des lieux où nous pouvons nous perdre, et lorsque nous en sortons, nous conservons l’inspiration de nos personnages préférés. Beaucoup de gens se sentent mieux à la seule vue d’un livre. Vivre les épreuves et les tribulations d’un personnage de fiction peut nous ouvrir à des problèmes que nous n’avions jusqu’alors jamais rencontrés, permettre d’aborder des conversations enrichissantes et même ouvrir une porte qui semblait pourtant bien verrouillée vers une solution acceptable. Et quelle que soit la solution que vous trouvez, il y a toujours un livre pour vous rappeler que d’autres ont ouvert cette porte avant vous. Il s’agit juste de la trouver.
La bibliothérapie comme remède de l’âme dans la Grèce antique
Et c’est là que la bibliothérapie entre en jeu. L’American Library Association définit la bibliothérapie comme suit :
« L’utilisation de matériels de lecture sélectionnés comme adjuvants thérapeutiques en médecine et en psychiatrie, et l’utilisation de conseils dans la solution des problèmes personnels à travers des lectures dirigées« .
Pourtant, la notion de livres comme remèdes pour les troubles émotionnels n’est pas nouvelle. Les anciens Grecs affichaient déjà des signes au-dessus des portes de leurs bibliothèques signalant aux visiteurs qu’ils entraient dans des lieux de guérison pour l’âme. Et au 19ème siècle, les médecins et infirmières psychiatriques distribuaient toutes sortes de livres, de la Bible à la littérature de voyage et des travaux en langues anciennes.
La bibliothérapie, une approche alternative
Evidemment, la bibliothérapie n’est probablement pas le meilleur remède pour la schizophrénie. Il n’existe pas non plus de mesure objective des résultats ni d’abondantes preuves de son efficacité. Cependant, elle offre une prise de distance et une perspective sur vos problèmes lorsque vous les affichez à travers le prisme de la vie d’autres personnes, notamment les personnages de fiction. Ces personnages sont certes fictifs, mais ils traitent des problématiques comme la vôtre et presque certainement avec une approche différente.
La pensée inflexible est caractéristique de l’anxiété et la dépression, les deux conditions psychologiques les plus communes. Dans leur forme non-clinique, ces maux sont auto-entretenus, car le patient est verrouillé sur des modèles de pensées qui les renforcent. Bien que non prouvée, la rumeur du pouvoir que possède la littérature sur la réorientation et le recâblage de ces modèles mérite certainement une étude digne de ce nom.
La bibliothérapie va à l’encontre des attentes de nos sociétés occidentales. Elle propose des modèles alternatifs, une approche non médicalisée aux angoisses qui sont caractéristiques de la vie moderne, pour soulager nos problèmes à un moment où certaines industries investissent des milliards dans l’idée qu’elles seules sont qualifiées pour le faire. Mais la psychologie est une science dans laquelle les prétentions au savoir sont particulièrement difficiles à vérifier, tant il y a de variables impliquées dans la pensée et le comportement humain.
Texte original
Même si je n’avais jamais entendu parler de la bibliothérapie, il a toujours été évident pour moi que la lecture fait partie des activités qui sont essentielles à ma routine quotidienne, et par conséquent, à mon bon fonctionnement 😉
J’imagine cependant que dans certains cas ça ne sera pas suffisant… Mais l’idée est mignonne !
Je me soigne depuis mon enfance grâce à cette méthode. Parmi mes meilleures pilules : Martin Amis, Emmanuel Carrère, Andreï Makine… Dernièrement, « Wash » de Margaret Wrinkle a renforcé mes défenses immunitaires. La preuve : pas un seul rhume de l’année !